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Connaissez-vous Pieter Cornelis Mondriaan ? Mais peut-être connaîtrez-vous Piet Mondrian ? C’est le changement patronymique qu’il fit en 1912 à Paris pour se distinguer de son oncle qui l’initie à la peinture mais ne tarde pas à désavouer ses orientations artistiques.
Mondrian naît le 7 mars 1872 à Amersfoort aux Pays-Bas ; il étudie à l’Académie des Beaux-arts d’Amsterdam entre 1892 et 1895. Ses premiers tableaux sont des paysages réalistes qui évoluent par la suite vers une sorte de fauvisme et de divisionnisme en découvrant Toorop, Sluyters, Munch, Seurat et Van Gogh. À partir de cette époque, il remplace les couleurs naturelles par des couleurs pures, opérant une transition du fauvisme vers le modern style. Ce résultat est éloquent dans son œuvre intitulée Bois près d’Oele (1908). Son intérêt pour la théosophie et la quête du sens du motif font évoluer sa peinture vers une forme de langage universel à l’instar de Dévotion (1908) et Evolution (1910-1911).
En 1912, il s’installe à Paris dans l’objectif de développer son approche cubiste, ayant découvert Cézanne, Braque et Picasso. Il abandonne alors ses couleurs vives pour une gamme de gris et d’ocres.
L’année 1913 verra ses premières toiles abstraites et l’émergence d’un nouveau langage pictural qui font de lui le pionnier de l’art abstrait, aux côtés de Kandinsky, Kupka, Léger et Delaunay. En 1914, Mondrian retourne en Hollande voir son père malade et y restera jusqu’en 1916 à cause de la guerre. Là, il travaille l’opposition des éléments et la combinaison des notations géométriques comme dans Jetée et océan (1915) et Composition (1916). Dans Composition avec lignes noires (1917), Mondrian est au plus haut dans sa quête de l’abstraction.
En 1917, il est le principal contributeur de la revue hollandaise De Stijl, fondée par Theo Van Doesburg. Il y publie en 1919 un essai intitulé « Réalité naturelle et réalité abstraite ». En s’intéressant à la « nouvelle plasticité de la peinture », cette revue est parmi les premières à tenter de conjuguer peinture, architecture, typographie et dessin intérieur. Durant cette période, Mondrian travaille la couleur, expérimente la superposition et met au point une structure linéaire qui régie des tableaux tels que Composition : plan de couleur avec lignes grises (1918) et qui l’amène à adopter la fameuse grille modulaire all-over présente dans neuf toiles de 1918 à 1919.
En 1919, Mondrian est de retour à Paris. En renonçant à cette grille modulaire, il prend la voie du néoplasticisme ou plus exactement de ce qu’il nomme « principe général de l’équivalence plastique ». Il utilise à présent les couleurs pures (rouge, jaune et bleu) associées au blanc (pour le fond) et au noir (qui sert à délimiter les couleurs entre-elles). L’angle droit devient un concept fort chez Mondrian qui y voit, à travers la théosophie, une signification universelle. Le rapport de l’horizontal sur le vertical est à l’image de la dualité du masculin sur le féminin, de l’intérieur sur l’extérieur et du matériel sur le spirituel. C’est la voie qu’il poursuivra pendant les vingt ans à venir. A partir de 1920, ses séries de variations sont strictement numérotées : Composition losangique avec double ligne (1920).
Mondrian participe à toutes les manifestations de l’avant-garde européenne à l’instar des groupes « Cercles et carrés » (1929), « Abstraction-Création » (1931). A cette époque, il est l’un des acteurs majeurs du mouvement moderne dans les arts et l’architecture. Sa collaboration avec De Stijl s’est interrompue mais Mondrian est maintenant édité par la revue du Bauhaus, Die neue Gestaltung, fondée par Walter Gropius. Dans la même veine que De Stijl, l’objectif du Bauhaus est de parvenir à une nouvelle unité entre l’art et la technique. Artistes, ingénieurs, architectes coopèrent pour produire, par exemple, les meubles emblématiques de ce mouvement comme la Chaise en rouge et bleu (1923) de Gerrit Thomas Rietveld.
En 1938, il s’installe à Londres mais n’y restera que deux ans en raison des bombardements allemands. En 1940, il part s’établir à New-York où il est accueilli par Peggy Guggenheim, Max Ernst et le milieu artistique tel que le American Abstract Artists. Il meurt d’une pneumonie en 1944 à New-York en laissant une œuvre inachevée : Victorie Boogie Woogie. Mondrian était aussi amateur de jazz !
Expositions en France :
- Musée de l’orangerie (1969)
- Musée d’Orsay (2002) « Mondrian de 1892 à 1914, les chemins de l’abstraction »
- Musée National d’Art Moderne du Centre Pompidou (décembre 2010 à mars 2011) : « Mondrian / De Stijl »
Le Centre Pompidou expose en permanence une dizaine de reproductions de Mondrian.
Expositions à l’étranger :
- Musée municipal de La Haye (Pays-Bas) qui héberge la plus grande collection des œuvres de Mondrian
- Kröller Müller Museum (Otterlo, Pays-Bas)
- Musée Guggenheim (New York, US)
D’autres liens à visiter :
- Musée municipal de La Haye
- Otterloo, collection Kröller Müller Museum, œuvres de Mondrian.
Article Wikipédia : Piet Mondrian