Calendrier de l'avent du domaine public - 2014/2015

Qui s’élèvera dans le domaine public en 2019 ?
Chaque jour de décembre, découvrons le nom d’un auteur dont les œuvres entreront dans le domaine public le 1er janvier 2019.

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Glenn Miller

  • samedi 13 décembre 2014
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  • Dans le DP en 2015

Le Jazz au corps

Glenn Miller : Le nom allume aussitôt une lueur les yeux de tous les amateurs de Jazz. Tout le monde a probablement déjà entendu sa fameuse Moonlight Serenade et vous êtes fortement suspecté d’avoir déjà dansé sur un de ses morceaux, quand bien même vous ne vous en seriez pas rendu compte ! Et ne doutons pas que l’élévation au domaine public d’un jazzman élève aussi vos talents de danseur de Jazz…

Glenn Miller est né en 1904 ; la légende veut qu’il achète son premier saxophone à 11 ans avec l’argent récupéré en trayant des vaches dans le Missouri. Après une scolarité relativement loin des bancs de l’école, il devient joueur de football américain de quelque renom avant de se décider finalement à la sortie du lycée de gagner sa vie par sa musique.

Papillonnant entre une fac qu’il abandonne bientôt et les « Gigs » qu’il joue dès qu’il en a l’occasion, le jeune Miller d’à peine 20 ans se fait un petit nom sur la scène locale du Colorado, étudiant au passage le système Shillinger quand il ne loue pas son trombone à l’un des nombreux « Jazz Bands » qui animent l’époque.

Seulement, si son talent est reconnu, il désespère de n’être que cet éternel roadie, mercenaire du jazz, courant d’audition en audition son trombone à la main. Il se fait compositeur, sympathise avec quelques grands du swing jazz de l’époque (Il travaille notamment avec Benny Goodman et les frères Dorsey). Mais au cœur de cette époque d’une incroyable richesse pour le Jazz, il reste ce type étrange, qu’on perçoit comme un peu trop sérieux, avec un jeu un peu trop « propret » et une conception musicale d’une grande richesse mélodique mais qui manque d’originalité. Bref, rien qu’un homme et son trombone au milieu des géants.

« Pardon me boy, is that the public domain ? »

Puis… L’envolée. À la fin des années 30, il conceptualise ce qui deviendra le « son Miller », en combinant le son de la clarinette et d’un saxophone ténor afin de les faire participer à la mélodie pendant qu’un autre saxophone joue une autre harmonique. Le son est automatiquement reconnaissable et devient l’emblème du « Big Band » qu’il met sur pied.

Dès 1939, il se lance dans de gigantesques tournées dans les États-Unis, qui feront de lui l’un des musiciens les plus réputés de son époque, et ses morceaux deviendront emblématiques des sons de la seconde guerre mondiale, trustant pendant des années le haut des ventes d’albums, avec notamment In the Mood, Moonlight serenade et Chattanooga Choo Choo (qui sera parodié, détail amusant, en « Ooch Ooch a goon attach »).

« A band ought to have a sound all of its own. It ought to have a personality. »

Miller vit enfin ses années fastes… qui seront courtes. Son patriotisme le pousse à s’engager dans l’armée de l’air en 1942, dans le cadre d’un « orchestre militaire » qui multipliera les concerts en Europe, jusqu’à ce que son avion se perde en survolant la Manche en 1944, sans que la cause de l’accident ne soit vraiment connue, créant diverses théories (mauvais temps ? largage de bombes alliées dans la mer ? défaillance des turbines ?...).

Réception de l’oeuvre

La musique de Miller aura déchaîné les passions. Vu par certains de ses compères comme un vendu, au jazz bien trop policé et éloigné de la folie et de l’improvisation de l’époque, on le taxait bien souvent de n’être, au fond, qu’un artiste commercial. Et en même temps, Miller avait su comprendre les aspirations musicales de l’époque, et fédérer toute une nation autour d’un son dansant et mélodique, quitte à fâcher les critiques de l’époque.

I haven’t got a great jazz band and I don’t want one. Some of the critics, Down Beat’s among them, point their fingers at us and charge us with forsaking real jazz . . . It’s all in what you define as ’real jazz.’ It happens that to our ears harmony comes first. A dozen colored bands have a better beat than mine. Our band stresses harmony.


Article Wikipédia : Glenn Miller


Domaine public

Glenn Miller est mort en 1944. Il entre bien dans le domaine public français le 1er janvier prochain mais le cas est complexe car il est américain. En effet des couches successives de lois (qui ont rallongé à chaque fois le droit d’auteur) font que, là-bas, le domaine public est gelé jusqu’en 2019 !
Nous avons demandé à nos experts juridiques :

On applique la durée du pays d’origine (US ici), c’est la règle de comparaison des délais, mais cette durée ne peut excéder la durée française de 70 ans après la mort de l’auteur. Donc on n’appliquera la durée américaine que si elle est plus courte que la durée française. Ce qui n’est pas le cas ici.

A priori, on peut donc jouer du Glenn Miller en France à partir de janvier 2015, mais en prenant bien garde à ce qu’il soit l’unique auteur et compositeur du morceau (ce qui est assez rarement le cas). Un exemple tout de même avec Solo Hop. À vos casques !


C'est permis !

En prenant garde aux restrictions ci-dessus, monsieur Miller est maintenant remixable et diffusable à volonté. Bientôt un film avec des extraits des vidéos de Miller et de ses chansons, le tout fait sous Popcorn Maker ? C’est possible. (Et des points bonus si quelqu’un décide d’en faire une version disponible gratuitement sur Just Dance).


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