Calendrier de l'avent du domaine public - 2014/2015

Qui s’élèvera dans le domaine public en 2019 ?
Chaque jour de décembre, découvrons le nom d’un auteur dont les œuvres entreront dans le domaine public le 1er janvier 2019.

À propos
↧↧

Accueil > Entrants 2019 > Tony Garnier

Tony Garnier

  • mardi 4 décembre 2018
  • /
  • Dans le DP en

Tony Garnier, architecte-urbaniste

Tony Garnier est né à Lyon en 1869, à la Croix-Rousse, sur la « colline qui travaille », ville-quartier des Canuts. Son père peintre sur soie encourage sa passion pour la peinture. Elle le conduira au Lycée de La Martinière, puis, en architecture aux Beaux-Arts de Lyon et aux Beaux-Arts de Paris. L’impératif est alors de gagner le concours pour Rome : « La Villa Médicis ». Il s’y reprendra plusieurs fois et finalement sera Grand Prix de Rome en 1899.
Laborieux parcours car Garnier tient à garder sa vision d’une architecture nouvelle. A Paris, il met à profit ces années pour se perfectionner et imaginer sa « Cité Industrielle » qu’il peaufinera lors de son séjour à Rome.
La Cité Industrielle est l’œuvre de sa vie qu’il réalisera par « tranches » dans des programmes urbains à Lyon et à Boulogne-Billancourt.

La Cité Industrielle – étude pour la construction des villes –

Œuvre fondatrice en rupture radicale avec l’académisme de l’époque, elle a eu une influence majeure et reconnue sur ses pairs, jeunes architectes, dès sa présentation en 1904 et lors de sa publication définitive en 1917.
Garnier affirme le primat de l’acte d’urbaniste sur celui d’architecte. La ville doit être pensée. La sienne est organisée en espaces bien définis et documentés. Usines et lieux de travail éloignés des quartiers résidentiels spacieux et arborés. Il n’y a pas d’église mais des îlots dédiés à la culture, aux loisirs, aux sports. Ses bâtiments sont fonctionnels, de 3 étages en toits-terrasse, entourés de jardins. Il privilégie les espaces ouverts, la présence de la nature sur la décoration, très en vogue à l’époque. Il est également pionnier dans le choix des matériaux : le béton armé, le béton brut qu’il sait rendre esthétique.
Pour ses bâtiments publics il voit grand et spacieux. Il invente des structures métalliques de longue portée (toiture de la Halle Tony Garnier), des verrières au-dessus d’un large espace central sans piliers (Hôtel de Ville de Boulogne-Billancourt).
Tony Garnier n’est pas habité par une ambition de reconnaissance personnelle, mais par la volonté d’œuvrer pour la société. C’est Zola qui l’influence plutôt que Fourrier. Il pense toute la ville nouvelle dans son ensemble. Elle sera industrielle et doit être planifiée en amont pour y intégrer les populations à qui il laisse le soin d’organiser leur vie. La Cité Industrielle comme « premier manifeste de l’urbanisme progressiste » selon Françoise Choay.

Lyon unique témoin de ce patrimoine d’exception qu’il faut conserver.

L’architecte urbaniste va disposer à Lyon de grands espaces en friche ou à urbaniser. L’emblématique maire Radical Edouard Herriot, en poste pendant pratiquement 56 ans (1905-1940, 1945-1957), commandera à Garnier les bâtiments essentiels de ses Grands Travaux. Ils partagent les mêmes idées et vues de développement de la ville qu’ils imaginent industrielle.
Garnier construit les Abattoirs de La Mouche dont il ne reste que la Grande Halle, l’hôpital de Grange Blanche, révolutionnaire : pavillonnaire entouré de verdure. Aujourd’hui propriété des HCL (Hospices Civils de Lyon), qui accordent une protection très relâchée à l’ensemble. Le Stade de Gerland et enfin l’ensemble de petits immeubles HLM du quartier des Etats-Unis, où est présentée l’œuvre dans le Musée Urbain Tony Garnier, et sa mise en scène sur les murs peints par le groupe « Cité de la Création ».
C’est grâce à la détermination des habitants et de lyonnais réunis en Comité Tony Garnier que cet ensemble peut témoigner actuellement de la force et de la modernité de l’œuvre de Tony Garnier.

Dans le Domaine Public en 2019

En 2019 des institutions de la Métropole fêteront les 150 ans de la naissance de Garnier. C’est aussi les 70 ans de sa mort et l’entrée de son œuvre dans le Domaine Public.
Il est décédé sans enfant, sans neveux en 1948 à Roquefort-La-Bédoule près de Marseille.
La majeure partie de ses plans, croquis, dessins d’architecture sont conservés soit dans des Musées. (600 pièces de la Cité, au Musée des Beaux-Arts de Lyon), soit dans des archives privées d’architectes.
Ce magnifique patrimoine est accompagné des aquarelles, dessins, lavis que Garnier réalisa à la fin de sa vie.

Pour servir à la transition urbaine contemporaine

L’œuvre documentée que laisse Tony Garnier, ses bâtiments, ses ensembles urbains peuvent être revisités avec intérêt en cette période de transition urbaine, et cela tout particulièrement à Lyon.
La Métropole attire les nouvelles industries. Les jeunes générations mêlent travail, loisirs et habitat dans la ville. Elles tiennent à la co-réaménager avec les politiques et les administrations. Il s’agit de s’approprier ses conditions de vie citadine comme ses conditions de travail, en respect de l’environnement et des espaces ruraux à préserver.
Le Grand Lyon compte encore de vastes friches industrielles et artisanales à convertir ou à conserver pour laisser respirer la ville. Des collectifs sont actifs dans ce sens (Les Ateliers de La Mouche, Habiter Mazagran,). La possibilité d’accéder librement en 2019 au patrimoine laissé par Tony Garnier sera une grande opportunité pour se situer dans l’histoire de la ville, pour se former, s’intéresser à son environnement et faire des projets collectifs.

Pour aller plus loin :


JPEG - 3.5 ko
Retour en haut