Accueil > Entrants 2019 > Tian Han

Issu d’une famille paysanne riche, il profite d’un voyage au Japon pour poursuivre ses études supérieures et intègre l’école normale supérieure de Tokyo en 1914. Sa carrière prend son essor en parallèle du Mouvement de la nouvelle culture qui émerge en 1915, dirigé par des intellectuels progressistes qui veulent rompre avec une partie de la Chine traditionnelle (rejet du confucianisme, remplacement du chinois littéraire par une langue chinoise moderne), contre l’impérialisme et le féodalisme de la société chinoise.
Sa formation universitaire le conduit à traduire les plus grands dramaturges occidentaux (Shakespeare, Wilde, Mérimée) mais aussi Russes (Tolstoï ou Gorki). Il passe progressivement de la traduction à la création en écrivant une dizaine de pièces de théâtre qui rencontrent un véritable succès dans le milieu intellectuel des grandes villes chinoises en particulier à la fin des années 20. Son succès et son influence lui confèrent un rôle important dans l’histoire culturelle et théâtrale chinoise. Il est à ce titre considéré comme l’un des trois fondateurs du théâtre parlé chinois (en opposition à l’opéra ou théâtre chanté) qui s’est particulièrement développé au cours des années 30. Tian Han ne se limite pas au théâtre et écrit également des scénarios de films, des paroles de chansons ou encore des opéras. Mais c’est surtout la figure du dramaturge que l’histoire a retenu.
Tian Han est un auteur qui a entretenu des liens étroits avec la politique intérieure de son pays d’origine. Il participe au mouvement nationaliste du 4 mai 1919 qui mobilise une partie de la jeunesse estudiantine chinoise contre l’ennemi Japonais. Ce mouvement explose en réaction à l’attribution d’une province chinoise au Japon décidée par les Alliés lors de la signature du Traité de Versailles. Ce mouvement de contestation constitue d’une certaine manière une révolution intellectuelle qui se traduit par l’influence des œuvres et des courants de pensées occidentaux.
Sa carrière se poursuit ainsi que son engagement politique. Il adhère au Parti Communiste Chinois en 1932. Il assume des responsabilités importantes en matière de politique culturelle au sein du Parti Communiste Chinois avant d’en être écarté aux crépuscules de la Révolution culturelle. Le Premier ministre Zhou Enlai lui demande de mettre sa plume au service du Parti pour défendre l’occupation chinoise du Tibet en écrivant la pièce de théâtre Princesse Wencheng. Il a également écrit les paroles de la Marche des volontaires, l’hymne national de la RPC dont les paroles ont été censurées. Ce n’est qu’à partir de 1982 que le gouvernement chinois réhabilite les paroles du dramaturge. Et en 2004, la Marche des volontaires est même inscrite dans la Constitution chinoise.
En 1961, il publie une pièce qui précipita sa chute. La pièce Xie Yaohuan, considérée comme un manifeste politique, est une attaque dirigée contre le président Mao. Suspecté d’être antirévolutionnaire par le pouvoir, il est torturé et emprisonné. Il meurt en prison en 1968 pendant la révolution culturelle au cours de laquelle il a joué un rôle actif. Ce n’est qu’en 1979 que le pouvoir réhabilite Tian Han et sa pièce.
Illustration : https://fr.wikipedia.org/wiki/Tian_Han#/media/File:%E7%94%B0%E6%B1%89.gif
Source :
- Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Tian_Han
- Le Maitron : http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?article184432
Oeuvres principales de Tian Han
- Kafeidian Yi Ye 1922
- Wufan Zhiqian 1922
- Huo Hu Zhi Ye 1924
- Suzhou Ye Hua 1928
- Hu Shang de Beiju 1928
- Ming You Zhi Si 1929
- Nan Gui 1929
- Mei Yu 1932
- Yueguang Qu 1932
- Luan Zhong 1932
- Yangzi Jiang de Bao Feng Yu 1935
- Hui Chun Zhi Qu 1935
- Hong Shui 1935
- Lugou Qiao 1937
- Han Jiang Yu Ge 1939
- Qiu Sheng Fu 1942
- Liren Xing Guan Hanqing 1958
- Xiè Yáohuán 1961