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Pierre Drieu la Rochelle est un auteur né en 1893 et mort en 1945. Il est connu pour sa description de la décadence de la bourgeoisie, mais aussi pour ses prises de positions et écrits antisémites et misogynes.
Pierre Drieu la Rochelle naît de parents notables de province. Né dans une situation familiale complexe, il fait état à tous les instants de sa vie d’une situation de mal-être, et fait remonter sa première tentative de suicide à ses 7 ans, dans Récit secret. Cette tendance suicidaire ne le quittera pas, et il tentera plusieurs fois de mettre fin à ses jours, jusqu’’après la Liberation où il parviendra à ses fins. Pierre Drieu la Rochelle publie son premier receuil de poèmes durant la Première Guerre mondiale, où il est parti combattre en 1914 « Quelle ressemblance entre mes rêves d’enfance où j’étais un chef, un homme libre qui commande et qui ne risque son sang que dans une grande action, et cette réalité de mon état civil qui m’appelait, veau marqué entre dix millions de veaux et de bœufs ? »( La Comédie de Charleroi - 1934). L’auteur décrira au fil de son œuvre souvent autobiographique ou autofictionnelle, l’entre deux guerre, et notamment la décadence de la Bourgeoisie, mais aussi sa fascination pour les femmes et la richesse. Il écrit notamment Le Feu Follet (1931) et la Rêveuse bourgeoisie (1937), La Comédie de Charleroi (1939) et surtout Gilles (1939).
Drieu la Rochelle fréquente les dadaïstes et les surréalistes dans les années 20 mais rapidement, les dissensions politiques l’en éloignent. Si Drieu la Rochelle est passionné de politique, ses opinions changent dans le temps. D’abord tenté par le pacifisme, il hésite ensuite quelques années entre le communisme et le fascisme, et cède à l’antisémitisme et au national-socialisme à partir de 1934, après avoir été salué en 1933 par la LICA (ancêtre de la LICRA) pour ses prises de positions éloignées du racisme et de l’antisémitisme ambiant. Jean-François Louette, qui a dirigé la publication des œuvres de Drieu en Pléiade, dit à son propos :
La genèse de l’antisémitisme de Drieu est un vaste dossier. Il me semble qu’il y a une raison qui joue, c’est que Drieu, comme Lucien Rebatet, de sinistre mémoire, en vient à considérer de manière fantasmatique, non fondée, que les Juifs sont des fauteurs de guerres. Ils jouent un rôle dans ce cheminement vers la guerre que Drieu, en tant qu’ancien soldat de la grande guerre, rejette. Et rejette de manière contradictoire puisqu’il est en même temps hanté par l’idée d’un renouvellement de la force grâce à la violence. Je pense aussi que d’un point de vue psychologique, l’incertitude de soi qui habite Drieu le pousse à définir un mauvais objet qui devient le bouc émissaire contre lequel on peut s’affirmer, et peut-être s’affermir soi-même.
Après avoir écrit sur le fascisme socialiste, Il adhère au parti populaire français, principal parti fasciste en France, de 1936 à 1939. Après la défaite de 1940, il se rallia à la collaboration franco-allemande, sans adhérer pleinement aux politiques menées par Hitler et Petain. Drieu prend la direction de la Nouvelle Revue Française, dont la plupart des auteurs juifs, communistes et Franc-maçon ont été évincés. A ce poste, il fera libérer quelques auteurs amis résistants. Déçu par Hiler, il reporte sa fascination sur Staline en 1944. A la libération, il tentera plusieurs fois de se suicider jusqu’à y parvenir le 15 mars 1945.
L’entrée de ses œuvre dans la collection La Pleiade fut l’occasion d’un débat sur l’importance de son œuvre et la publication d’écrits antisémites, misogynes en 2012. Jean-François Louette, directeur de cette publication affirma de l’auteur et de son suicide, qu’il « nous épargne un embarras : il a assumé sa conduite »
Liens connexes et pertinents sur l’auteur et/ou son œuvre ) :
Article Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierr...