Accueil > Entrants 2019 > James Léonard Brierley Smith
Le nom de James Léonard Brierley Smith est associé pour toujours à celui d’une des plus incroyables découvertes zoologiques du XXème siècle : celle du Coelacanthe, qui a bouleversé les convictions scientifiques de son époque.
JLB Smith est né en 1897 en Afrique du Sud où il devint d’abord professeur de chimie avant de se tourner vers l’ichtyologie pour répondre à une passion d’enfance pour les poissons.
En 1938, il est contacté par une de ses amies, conservatrice d’un museum d’histoire naturelle, Marjorie Couternay-Latimer, qui lui envoie le croquis d’un étrange spécimen observé sur un marché aux poissons en lui demandant de l’aide pour l’identifier. L’animal d’un bleu mauve ne correspond à aucune espèce connue et présente la particularité d’avoir quatre courtes nageoires ressemblant davantage à des pattes.
Le croquis original de Marjorie Latimer (Wikimedia Commons)
JLB Smith a alors une intuition de génie en émettant l’hypothèse que cet animal inconnu appartiendrait à la même espèce que des fossiles de Coelacanthe, remontant à 65 millions d’années, qui serait parvenue à survivre jusqu’à nos jours sans évoluer significativement. Cette thèse fut accueillie d’abord avec scepticisme par la communauté scientifique avant d’être validée en 1939, apportant une renommée mondiale à son auteur.
Smith chercha ensuite à capturer un Coelacanthe vivant, en parcourant les côtes de l’Afrique de l’Est afin de pouvoir procéder à sa description anatomique. Il alla pour cela jusqu’à offrir une forte récompense à qui pourrait lui en procurer un en faisant placarder des affiches dans le pays. Il dut finalement attendre 14 ans avant d’accomplir cette quête, lorsqu’un de ses collaborateurs fut informé de la prise d’un spécimen d’un mètre et demi de long par des pêcheurs aux Comores.
JLB Smith relate cette découverte qui changea sa vie dans l’ouvrage "Old Fourlegs - The Story of the Coelacanth" paru en 1956 et traduit en français sous le titre "À la Poursuite de cœlacanthe".
Sa carrière de scientifique ne se résume cependant pas à cette mise en évidence des fossiles vivants, puisqu’il écrivit plus de 500 articles scientifiques, contribuant à l’identification de 370 nouvelles espèces de poissons en collaboration avec sa seconde épouse Margaret Mary McDonald. Ils signent ensemble l’ouvrage Sea Fishes of Southern Africa, qui reste à ce jour un classique de la discipline.
JLB Smith se suicide en 1968 en absorbant une capsule de cyanure. Certains expliquent ce geste par le fait qu’il ait finalement été écarté de la description anatomique du Coelacanthe au profit d’autres scientifiques, mais il semble que cette décision avait été longuement mûrie, puisque Smith ne souhaitait pas vivre au-delà de 70 ans.
Aujourd’hui encore, la prise d’un Coelacanthe par des pêcheurs en Afrique reste un événement et ce d’autant plus que l’espèce est en grave danger d’extinction, notamment à cause des forages pétroliers.
Pour aller plus loin :
Un récit détaillée de l’identification du Coelacanthe par JLB Smith https://www.pbs.org/wgbh/nova/fish/letters.html
A la poursuite du Coelacanthe, un documentaire tiré du livre de JLB Smith http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/1059_1
Domaine public :
En Afrique du Sud, la loi sur le droit d’auteur prévoit une durée de 50 ans après la mort du créateur. Bien que la durée des droits soit de 70 ans après la mort en Franc, c’est la durée la plus courte qui s’applique et l’oeuvre de JLB Smith entrera bien dans le domaine public en France au 1er janvier 2019.
