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Une danseuse dans le domaine public !
Jeanne Louise Beaudon, dite Jane Avril est née en 1868 et morte en 1943 à Paris. Si son nom a sombré dans l’oubli, ce n’est pas le cas de sa silhouette. En effet il suffit de faire un tour à Montmartre pour la voir surgir dans toutes les boutiques…
Car Jane Avril n’est autre que la célèbre femme du « Divan Japonais » de Toulouse-Lautrec (cf ci-dessus). Son corps longiligne, son visage grave, on les retrouve dans de nombreux tableaux et affiches de l’époque.
Mais quelle trace une danseuse peut-elle donc laisser dans le domaine public ? Un savant entrechat de son invention ? Une figure de son french cancan ? Non, plus prosaïquement ses Mémoires , signés de sa main et publiés en 1933.
C’est poussée par son entourage, à la fin de sa vie, qu’elle rassemble les souvenirs de sa vie bohème dans le Paris de la Belle Epoque. Une enfance très malheureuse, un détour par le service du Docteur Charcot pour une maladie nerveuse, puis une irruption dans le monde palpitant des cafés concerts d’un Paris nocturne en pleine ébullition : sa carrière de danseuse (autodidacte) est lancée.
Et quelle carrière. Elle deviendra vite une danseuse phare du Moulin Rouge, et jouira d’une très grande popularité, à Paris comme dans les grandes capitales européennes.
Jane la Folle , ainsi surnommée pour ses danses dionysiaques et instinctives mais jamais vulgaires, est une figure incoutournable de son époque ; elle fascine et inspire les artistes de son temps sensibles à son étrange mélancolie.
Mais le portrait qui se dégage de ce bref récit, direct et humble, c’est celui d’une femme sensible et intelligente, toujours libre, bohème jusqu’au bout de ses jambes minces, habitée par cette passion qui l’anima jusqu’à la fin de sa vie : « la simple amoureuse de la Danse que seulement je fus, qui n’a existé que par Elle et pour Elle ! »
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