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Zelda Fitzgerald

  • samedi 8 décembre 2018
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  • Dans le DP en

Zelda Sayre Fitzgerald

Auteure d’un roman et d’une dizaine de nouvelles, Zelda Fitzgerald est de ces femmes dont la vie est inextricablement liée à celle de son époux, Francis Scott Fitzgerald. Née le 29 juillet 1900 et décédée 48 ans plus tard, en mars 1948. Son histoire nous est connue à travers la célébrité de son mari, son esprit curieux et extrêmement vivace nous permet de deviner une femme dotée d’une forte créativité et d’un désir intense d’exister autrement que comme une femme mariée.

Si l’histoire tumultueuse du couple Fitzgerald est largement connue à travers les ouvrages de F.S. Fitzgerald, qui s’inspirait fortement de sa vie privée pour donner à ses personnages un aspect réaliste, ce sera également le cas de Zelda. Son unique roman, Save me the waltz, publié en 1932, est grandement autobiographique et nous conte par analogie la relation des époux Fitzgerald ; sa vie personnelle est moins populaire, occultée par le succès de l’auteur de Tendre est la nuit. Néanmoins de récentes reconstitutions de sa vie, notamment la série Z : The beginning of everything où l’actrice Christina Ricci endosse le rôle de Zelda Fitzgerald, nous permettent d’en savoir un peu plus sur cet esprit moderne et mondain, de même que de récentes biographies.

Après une rencontre éclatante, alors que Francis Scott est engagé dans l’armée et stationné en 1918 près de Montgomery, ils se marièrent en 1920, s’installent à New York et à cette occasion profitent tout ce que la société mondaine de l’époque avait à leur offrir (y compris les gueuletons à n’en plus finir), puis s’expatrient en 1924 vers Paris. Les conflits entre Zelda et Francis deviennent de plus en plus fréquents, Fitzgerald empêchant sa femme d’exprimer sa personnalité et sa créativité, vraisemblablement par jalousie et peur de la perte du contrôle qu’il exerçait sur elle, plus encore après la liaison de Zelda avec un jeune aviateur français, Édouard Jozan, peu de temps après leur installation dans le sud de la France. Cette liaison sera une étape inaltérable de la fin de leur couple et se retrouve dans le roman de Zelda : « Il était bronzé et sentait bon le sable et le soleil ; elle s’aperçut qu’il était nu sous la toile empesée. Elle ne pensait pas à David (alias Scott). Elle espérait qu’il n’avait rien vu ; mais elle s’en moquait après tout. Elle avait l’impression qu’elle aurait aimé embrasser Jacques (alias Édouard) au sommet de l’Arc de triomphe. Embrasser cet étranger vêtu de blanc, c’eût été sacrifier à un rite religieux oublié, ou presque (1). »

Hélas, la Grande Dépression se profilant, les écrits flamboyants de Fitzgerald ne sont plus en phase avec l’état des choses, leur vie festive et délurée se transforme petit à petit en une succession de beuveries et de disputes, le couple poursuit une descente aux enfers qui culmine avec l’enfermement de Zelda pour schizophrénie dans diverses institutions psychiatriques en Suisse et aux États-Unis à partir de 1930 jusqu’à la fin de ses jours.

Elle fut également peintre, ayant réalisé du temps de son enfermement des tableaux colorés, vivants et fortement marqués par les paysages qu’elle a rencontrés au cours de sa vie, notamment Paris et Nice. Elle aurait également souhaité devenir danseuse professionnelle, prenant pour cela de nombreuses leçons, notamment avec la ballerine russe Lyubov Egorova. Elle mourut en 1948 (soit 4 ans après son mari) dans l’incendie du sanatorium d’Ashville, en ayant produit la majeure partie de son œuvre dans les 18 dernières années de sa vie : une dizaine de nouvelles, un roman et de multiples toiles.

(1) FITZGERALD (Zelda), Accordez-moi cette valse, collection Pavillons poche, Robert Laffont, 2008, p. 178.

Sources :

  • Accordez-moi cette valse, collection Pavillons poche, Robert Laffont, 2008

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