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Annie Scott Dill Maunder

  • mardi 26 décembre 2017
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  • Dans le DP en 2018

Annie Scott Dill Maunder (1868-1947)

L’histoire des sciences telle qu’elle est racontée aujourd’hui retient moins souvent les apports des femmes que des hommes. Jusqu’a un temps récent, Annie Scott Dill Maunder, mathématicienne et astronome irlandaise, faisait partie de ces scientifiques oubliées. Aujourd’hui, elle commence à être reconnue, ré-editée, et son oeuvre revendiquée.

Mais qui fut-elle, elle qui partage avec son mari l’honneur d’avoir un cratère lunaire à leur nom ?

Annie Scott Dill est née à Strabane, en Irlande. Après des études secondaires à Belfast, elle continue sa carrière universitaire à Girton College, à Cambridge. Elle reste néanmoins sans reconnaissance officielle de ses études supérieures, l’Université de l’époque ne délivrant pas de diplôme aux femmes.

Elle sera engagée après ses études dans le Royal Observatory de Greenwich dans le groupe des “Ladies Computers”. Les femmes “Computer” sont les premières salariées scientifiques du Royaume-Uni, exécutant les tâches considérées comme plus pratiques et moins bien payées que leurs confrères hommes.

Annie Scott sera affectée à la section d’observation sur le soleil. Elle assiste ses collègues dans des prises photographiques du soleil, notamment des “taches” pour observer leur variation et taille.

En 1892 elle est pressentie comme membre de la Société Royale d’Astronomie. Elle n’y fut pas admise pour les mêmes raisons qu’à l’Université : aucune femme n’avait jamais été élue.

Trois ans plus tard, elle est contrainte de quitter son poste à l’Observatoire lorsque elle épouse Edward Maunder, salarié du même Département par ailleurs, à cause des lois de l’époque régulant le travail des femmes mariées. Elle poursuit tout de même son travail en compagnie de son mari. Elle fonde avec lui la British Astronomical Association, dont elle fut l’éditrice scientifique de leur revue. En 1907, elle publie un catalogue de six cent groupes de taches solaires, et en 1908 son oeuvre The Heavens and their Story (Les cieux et leur histoire), publiée sous le nom du couple, mais où Edward, dans le prologue, reconnaît qu’elle a été en grande partie écrite par Annie.

Observer le soleil

Le couple Scott Maunder regarde le soleil et le photographie à plusieurs occasions : en Laponie, à l’Ile Maurice ou encore en Inde en 1898. Annie y prend un cliché d’une éclipse totale de soleil, avec un appareil fabriqué par ses soins. Elle photographie notamment les "taches solaires", qui sont des phénomènes électromagnétiques qui durent plusieurs semaines. Pourtant, elle sera surtout reconnue scientifiquement pour sa photographie de l’éclipse totale en Inde en 1898.

Les découvertes

Le diagramme papillon (butterfly diagram), montre comment la quantité et la position des taches solaires varient, et que leur position peut être figurée comme un papillon dans les diagrammes (voir ci-dessous le diagramme papillon fait par la NASA).

Cette découverte les conduisit vers une autre hypothèse, dite Maunder Minimum. En étudiant les archives d’astronomes du 17ème siecle, le couple découvre une période comprise entre 1645 et 1715 où les Maunder se rendent compte d’une baisse en quantité de taches solaires. Ils émettent l’hypothèse d’une corrélation avec le “Petit âge de glace”, période dans laquelle les températures terrestres descendent plus bas que la normale.

Après la Première Guerre Mondiale, elle sera admise à l’Académie Royale d’Astronomie, vingt-quatre ans après son refus. Elle sera la première femme au sein de cette Académie.

Finalement, il existe très peu d’archives sur son compte, mais on dira d’Annie Scott Dill Maunder qu’elle est la pionnière des études physiques sur le soleil. De sa vie, celles-eux qui l’étudient insistent, d’une part, sur le fait qu’elle n’a pas été uniquement l’assistante de son mari, mais qu’elle était bien son égale ; d’autre part, sur l’ouverture de la British Astronomical Association à de membres non-scientifiques. Annie Maunder voulait une association accessible à tous, et surtout à toutes.

C’est permis !

  • Pour les photographies, de les mettre en ligne, de les utiliser (par exemple pour des youtubeurs.euses, de les inclure dans leurs séquences vidéo) de les diffuser, de les remixer.

Sources

Images


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