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Alfred Lacroix : naissance de la vulcanologie scientifique
Les passionnés de minéraux et de volcans connaissent bien le nom de ce géologue, pétrographe et minéralogiste français. Alfred Antoine François Lacroix est né en1863 à Macon, le 4 février. Il est décédé le 12 mars 1948 à l’âge de 85 ans sans jamais cesser ses recherches, laissant un vivier important d’études de terrain et de laboratoire. Il a tant marqué son époque qu’un minéral naturel de fluorophosphate d’aluminium et de sodium porte aujourd’hui le nom de lacroixite en son honneur.
Une histoire de famille
Alfred Lacroix a grandi dans une famille de pharmaciens, carrière qu’il a lui même embrassé sous l’injonction parentale avant d’abandonner dès 1887, après l’obtention de son diplôme , pour se consacrer a sa passion d’enfance partagée avec son grand-père : la minéralogie qui le mène à occuper pendant 44 ans la chaire de minéralogie du Muséum de Paris à partir de 1893. Il a alors 30 ans.
Affaire de famille aussi car c’est auprès de sa femme, Catherine Fouqué qu’il bâtit sa carrière. Cette dernière, fille d’un de ses maîtres - Ferdinand Fouqué, géologue, vulcanologue et pétrographe -, le suivra toute sa vie dans la plupart de ses expéditions et recherches.
Que lui doit-on ?
D’abord une cartographie assez précise de la minéralogie de France alors qu’il est chargé de service de la carte géologique des Pyrénées. Il recense toutes les roches magmatiques du mont pyrénéen dont la célèbre lherzolite de l’étang de Lherz en Ariège. Alfred Lacroix voit plus grand que les tâches qui lui sont attribuées. Et c’est ainsi que dix volumes intitulés ’la Minéralogie de la France et de Ses Anciennes Colonies’ seront publiés entre 1893 et 1913, autant de richesses qui rejoignent aujourd’hui le domaine public. On trouve dans ces ouvrages, des descriptions de minéraux (il en a découvert 15 nouveaux), de roches et même de météorites. Dès les premières années du XXème siècle, il se spécialise dans la minéralogie du volcanisme. C’est lui qui est envoyé en 1902 en Martinique lors de la spectaculaire éruption de la Montagne Pelée. L’Académie des sciences et le ministère des colonies le missionnent pour comprendre cette éruption meurtrière (28000 personnes perdront la vie en quelques minutes). Les sept mois de sa mission jusqu’au printemps 1903 lui permettent d’affiner ses connaissances. Jusqu’à ce début de siècle, il était rare que les scientifiques puissent être sur place au moment même des éruptions volcaniques. C’est ainsi qu’il arrive à décrire pour la première fois le phénomène des nuées ardentes. c’est également lui qui constitue à cette occasion les premiers clichés photographiques qui continuent encore aujourd’hui de servir d’objet d’étude aux étudiants en science et qui illustrent les ravages des volcans explosifs dans les manuels des collégiens ! Il a également contribué avec Auguste Michel Levy à mettre au point une méthode d’observation des préparations microscopiques de roches afin d’identifier les minéraux en les observant avec de la lumière dite polarisée, encore utilisée de nos jours dans les salles de SVT !
On lui doit aussi une collection lithologique commencée à l’aube de la première Guerre Mondiale à partir d’échantillons qu’il collecte lors de ses nombreux voyages.
Au delà de ses découvertes, c’est sa démarche, nouvelle, qui fait de lui un pétrographe (spécialiste des roches) de premier plan. Il étudie les minéraux , les collecte sur le terrain mais plus encore il les étudie en parallèle avec la roche qui les contient afin de replacer leur formation dans leur contexte géologique.
Il a été également missionné pour explorer et effectuer des inventaires pétrographiques et minéralogiques dans les colonies françaises qui sont encore nombreuses à cette époqu, notamment Madagascar où il a mis en valeur la richesse de l’ile en minéraux précieux, en minerais et en substances utiles.
Outre son œuvre monumentale, il laisse derrière lui une lithothèque conséquente (collection de minéraux, de roches, de plaques minces) ainsi que des photographies prises lors de ses voyages .
Lacroix dans le domaine public
En passant dans le domaine public, l’ensemble des écrits et des photographies de Lacroix sont donc accessibles sans plus aucune restriction. On peut lire une partie de ses 698 travaux sur le site de la BNF qui les a numérisé depuis quelques temps et sont donc consultables sur Gallica.
Sources
- https://fr.wikipedia.org/wiki/Alfred_Lacroix
- « Alfred Lacroix (1893-1936), professeur au Muséum national d’histoire naturelle » http://hdt.mnhn.fr/histoire/index/historique/lacroixbio.htm
- https://www.britannica.com/biography/Alfred-Lacroix
- http://samaeldetect.centerblog.net/828-mineraux-de-france-de-alfred-lacroix
- http://www.geowiki.fr/index.php?title=Lacroix